3 mars 2015

Pas si bankable…

« Parmi les grosses productions qui ont raté de loin le seuil de rentabilité, on compte aussi Benoît Brisefer, de Manuel Pradal, 8,3 millions d’euros de budget, 4,6 % de taux d’amortissement » - source

« Manuel Pradal est un cinéaste que l’on apprécie : Marie Baie des Anges, Ginostra, Un Crime... étaient des oeuvres personnelles, avec un style ambitieux qui sont restées malheureusement souvent dans l’ombre, en raison d’un accueil public froid. On ne s’attendait pas à voir cet auteur à la réalisation de l’adaptation d’un Peyo pour le compte de Disney distributeur. Mais pourquoi pas, l’histoire de Benoît Brisefer pouvait donner lieu à une adaptation efficace sur le thème du petit super-héros franchouillard dans une France au charme désuet. Le résultat n’est malheureusement pas à la hauteur, et l’on pense davantage à un accident industriel qui dépasse tous les protagonistes qui ont œuvré dans le processus créatif lorsque l’on se retrouve dans la salle quasiment vide de cette production cossue avec Gérard Jugnot et Jean Reno, film qui évidemment n’a pas été montré à la presse.
Sur fond rétro, les aventures de Benoît Brisefer contre une société de taxis peu scrupuleuse qui veut la mort du chauffeur local joué par Jugnot, est d’ores et déjà plombée, dès le début du film, par des éléments qui ne pardonnent pas, comme des effets spéciaux calamiteux qui dynamitent tous les efforts de fantaisie visuelle (le jeune héros est doté d’une force colossale qui lui permet de jouer à Spider-Man et fait des sauts improbables de plusieurs dizaines de mètres de haut) ; la magie n’opère pas. L’argent est là, les éléments reconstituant une époque se manifestent à l’écran sans que l’on ne cesse de se dire que tout, mal joué, mal monté, ressemble à un horripilant navet, un peu Z. Echoué sur une île sauvage, le duo Jugnot-Benoît Brisefer confirme dans l’ironie narrative ce que l’on ressentait depuis un moment, le sentiment d’un naufrage généralisé, peu aidé par l’apparition d’un Thierry Lhermitte hirsute. Quant à Jean Reno, à l’instar de tout ce casting, il surjoue pour perpétuer une tradition française façon Le Petit Nicolas ou Ducobu où le jeu des adultes dans l’exagération était déjà sérieusement atteint.
Bref, à quelques jours de Noël, ça sent le sapin. » - source

Manuel a plus de talents comme menteur que comme réalisateur, il devrait faire carrière en politique avec son ami le député Terrasse au PS.

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